vendredi 19 août 2016

Sans remède


voilà,
dans ma jeunesse j'ai travaillé à l'AFP. Il s'agissait de trier les dépêches. On me payait (mal) mais on me me payait pour ça. Maintenant par loisir, ou pour combler mon désœuvrement, ou bien lorsque le sommeil ne vient pas, j'en consulte d'autres, plus frivoles. J'y vois des chats qui ont peur des concombres, des questions qui me sont posées "si vous deviez être enfermé dans un film pendant un mois lequel choisiriez vous ?" on m'y affirme que le dernier clip de will.i.am est un chef d'œuvre (c'est vrai que c'est assez réussi), on me donne les noms des députés socialistes qui ont voté pour le secret des affaires au parlement européen, on m'indique la liste des produits monsanto à boycotter en France, et les marques vestimentaires qui ont opté pour la mode musulmane, on m'informe sur l'Achat par des sociétés chinoises de terre agricoles dans le Berry, on m'apprend que des photographies vieilles de cent ans ont été découvertes dans les glaces de l'Antarctique, qu'un comité du rire s'est tenu à l'entrée d'une conférence sur l'Éthique conclue par le président d'une grand groupe bancaire français, que des chinois (encore eux) utilisent la fumée des usine la nuit comme écran géant pour dénoncer la pollution. Une amie trouve que dans son réseau il y a des propos ouvertement racistes à l'encontre des femmes qui s'insurgent contre le port du voile, on diffuse des vidéos montrant des défilés d'enfants qui cherchent à être adoptés, d'autres où l'on voit que le troisième ligne des Reds de Melbourne est capable de claquer un drop de quarante mètres en toute décontraction, que Patti Smith nous recommande d'éviter tout ce qui pourrait faire de nous des esclaves (c'est cool Patti moi-même je me suis libéré je n'achète plus tes disques). Parfois on a envie de silence, un peu. De dire comme Hamm dans "Fin de partie" de Samuel Beckett : "vous êtes sur terre c'est sans remède, allez vous en et aimez vous. Léchez vous les uns les autres. Foutez moi le camp retournez à vos partouzes". Il suffirait de débrancher, de se couper du bruit du monde. Mais peut-être craint-on alors d'être plus seul encore, et de s'apercevoir qu'en ce monde justement on y compte encore moins qu'on ne le craignait et que oui peut-être qu'il est sans remède, ce sentiment d'abandon.

2 commentaires:

  1. Wow--- wonderful image. I like the use of color in this one a lot. By the way, I saw an ad in a magazine which featured the temptation of st. anthony... An interesting coincidence. And finally: Why would a cat be afraid of a cucomber? All of the ones on FB certainly were.

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  2. Sans doute (nous) faudrait-il nous laisser porter par cette seule boule rougeâtre au centre gauche; un peu dans et un peu à l'écart.
    Un besito Kwarkito

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