samedi 28 septembre 2013

Une maison abandonnée

 

Voilà,
soudain la maison de village où durant son enfance il avait passé quelques étés lui était soudainement apparu sans qu'il ne le réalise tout de suite. Il avait fallu un certain temps pour que son regard accommode cette ruine aux souvenirs qui s'y rattachaient : cette grand-tante qui n'avait jamais eu d'enfant et dont la compagnie était si douce. les promenades avec elle le long de la voie ferrée, sur ce qu'elle appelait "le chemin vert". Elle s'installait sur son pliant et tricotait. C'est là qu'il avait appris à fabriquer des danseues avec des fleurs de coquelicots. Il jouait aux petites voitures, ou bien dévorait son "Spirou" hebdomadaire qui était sa lecture de l'été. Il se souvenait des petits livres à fabriquer soi-même, de son grand-oncle qui lui avait appris à faire de la musique avec un peigne et une feuille de tabac à rouler, des excursions en micheline jusqu'à Niort pour aller au marché, et aussi de tous ces pots de fleurs dans la courette, du lait qu'il allait chercher à la ferme directement à l'étable, des bateaux qu'ils se fabriquait dans une écorce et qu'il faisait flotter dans le petit ru. Il était rentré dans cette bicoque. Le lit où ils dormaient était encore là. Quelque chose d'un monde ancien survivait... Des objets, rien que des objets abandonnés, et quelques lettres...


1 commentaire:

  1. Quel beau texte, évocateur; on toucherait presque les danseuses-coquelicot et avec toi on joue dans le ru.
    Merci, aller chercher le lait me rappelle aussi une vieille tante sans enfants et fort affectueuse de mon enfance.
    Bon weekend à toi!

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