samedi 8 septembre 2012

Dérive


Voilà
... perspectives floues et enchâssées... Bizarre sensation que la pensée n'appréhende plus rien. Fugitives mais sans consistance passent les idées. Comme de lointains et légers nuages disséminés dans le ciel. Se forment aussitôt se défont disparaissent dans l'azur. Un peu étourdi, le corps, entre hébétude et sidération, se déplace mais avec des manières de spectre déjà et c'est un long chemin. On bouge encore, donc on bouge. Espace poreux ici n'est plus vraiment là. De l'hésitation on a fait sa demeure. On se cherche un pays qui ne soit ombre ni fumée ni rumeur. Le même geste dix fois refait, on s'interroge une fraction de seconde sur sa propre présence mais aussitôt s'évanouit la question. Et c'est une brume qui enveloppe et happe tout à la fois. Impression de mollement chavirer de glisser puis tomber dans un trou de mémoire. A quoi voulait on se prendre déjà ? La réalité vieux lacet qui se dénoue. Tout épuise. Effarement. Tantôt ça semble s'éloigner, tantôt se brouille et s'éparpille. Plus rien que souffle tremblement passage en d'infimes et vertigineux néants. Entre les éléments du monde - de plus en plus saugrenus d'ailleurs - et le passé le lien vieux chanvre usé s'effiloche. Friable et trompeuse apparence. S'effrite à mesure que l'on croit s’incruster dans les interstices du temps. Alors faire avec. Ou plutôt sans. Suivre le peu d’intuition qui subsiste. Écouter le corps et les sens. Tenir. S'agripper. Mais quoi ? Tout se derobe. Champ dévasté. Lande étrangère. Zone. Rebut. Ban. Confusion. Bas bruit. Bouche bée. Savate. Gouffremot. Mouche cousue.

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