lundi 30 janvier 2012

Père-Lachaise


Voilà
"Si l'on exprime la grande défaite inévitable qui nous attend tous, cela doit être fait dans les limites strictes qu'imposent la dignité et la beauté" (Léonard Cohen). Puisqu'une fois encore, L.C nous gratifie d'un opus aussi déluré que les précédents, plein de joie et d'optimisme, je m'autorise à publier cette photo, qui je crois, répond à la fois à sa consigne, à mon goût des ruines et des choses abandonnées, ainsi qu'à une utilisation vertueuse du grand angle et de la contre plongée. Après tout, moi aussi je peux céder à un moment d'auto-congratulation néo-gothique.

dimanche 29 janvier 2012

Année du Dragon


Voilà
le 29 janvier est le jour de l'année où j'ai le plus d'anniversaires à souhaiter. Les natifs du 29 Janvier que je connais sont d'ailleurs tous des gens de grande qualité (selon mes critères que je ne vais pas développer là). Le 29 Janvier de cette année c'est à dire aujourd'hui, a été un dimanche très froid. J'ai vu un dragon voler dans un square ce 29 Janvier. Pas n'importe lequel. Un square où j'ai beaucoup attendu quand j'avais vingt ans. L'idée de me retrouver à cet endroit aujourd'hui était particulièrement absurde. Il y avait une foule énorme dans les rues adjacentes. Plein de gens avec des appareils photos et je me suis demandé quel sens ça avait de continuer d'en faire. J'en ai quand même pris quelques unes. Elles ne sont pas très bonnes. Je n'imaginais pas que le défilé du Nouvel an chinois attirait autant le populo. Je ne suis pas resté longtemps. Quelque chose me préoccupait. Peu d'idées m'ont traversé ce 29 Janvier. Je veux dire peu d'idées stimulantes. J'étais fatigué ce 29 Janvier. Je n'ai pas insisté. Je n'insiste d'ailleurs plus beaucoup ces derniers temps. Ce 29 Janvier, il a commencé à faire très froid. Normal, c'est l'hiver. Mais jusqu'à présent l'hiver se la coulait douce, il est un peu en retard. Ce 29 Janvier je n'ai pas retrouvé mon téléphone portable et je ne l'ai pas cherché. Ce 29 Janvier je me suis senti très seul, mais vraisemblablement je me serais senti aussi seul si j'avais été accompagné. Ce 29 janvier je vais me coucher tôt. J'aurais mieux fait de rester au lit toute la journée, ce 29 Janvier. 

vendredi 27 janvier 2012

Nuages merveilleux nuages

Nuages

Voilà
ce matin, ces tout petits nuages, à peine visibles, aperçus de ma fenêtre, je ne sais pourquoi ils m'ont à ce point touché que j'ai eu envie de les photographier. Formes légères qui n'apparaissent que dans le mouvement... "l'être n'est un être que dans le changement qui lui fait quitter son être en soi inexistant pour un autre être qui ne sera pas moins inexistant" Jankelevitch  (Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien). Comme eux, se dissiper en douceur s'effacer discrètement puis disparaître dans le bleu d'un ciel où il n'y a plus lieu d'être.

jeudi 26 janvier 2012

De plus secrètes portes


Voilà
 c'est comme une sœur lointaine surgie de nulle part, petite sœur tourmentée qui déchire les couleurs et s'égare parfois dans d'inextricables jardins de ruines. Mais elle a aussi ses palais, aux carrelages impeccables, où musardent les horloges et s'étreignent les statues. Là, les escaliers ont la grâce d'un bruissement d'ailes, des pianos s'y enchâssent, quand les heures s'abandonnent avec la mollesse d'un corps que la sieste alanguit. Alors la clé d'un songe ancien ouvre de plus secrètes portes. C'était quand déjà, ces deux oiseaux perchés, ce timide soleil au bord du canal, le balcon, la fenêtre ouverte où s'égrenaient les notes d'une partita de Bach ? Endors toi petite sœur, apaise toi, et laisse grandir ton rêve d'amour et de pain.

mercredi 25 janvier 2012

Elle


Voilà
je me perdais dans ses paysages. J'essayais alors de voir le monde avec ses yeux. De revenir à l'énigme des formes inchoatives, au frémissement de l'émergence. J'enviais cette liberté de l'esprit qui ne s'est pas encore assujettie à la dictature du sens, à l'ordre de la représentation. Elle est là tout près. Toujours comme un mystère qui me réjouit. Sa présence m'émerveille et me stupéfie comme au premier jour. 

lundi 23 janvier 2012

Près de la tombe de Jim Morrisson



Voilà
le tronc de l'arbre qui se dresse près de la sépulture de Jim Morrisson, est recouvert de graffiti et de chewing-gum collés. La tombe elle-même est protégée par des barrières pour qu'elle ne soit pas dégradée comme ce fut le cas à plusieurs reprises. Depuis, me dit un gardien chargé de surveiller l'endroit, il y a 24 maîtres-chiens avec leurs bergers allemands qui font des rondes la nuit au Père-Lachaise. Même un lundi de janvier entre midi et deux, beaucoup de monde s'attarde. L'arbre est très photographié. D'ailleurs pour ma part, j'étais content d'y retrouver un peu de K.Weil et de Brecht...
 

Alabama Song
 
Je me souviens des matins au 41 Westbere Road à Londres et de ce que faisait Olivier pour réveiller toute la maisonnée : il posait l'aiguille sur le disque, mettait le volume à fond. C'était l'intro à la guitare, quasi métallique avec une légère réverbération, puis le son aigrelet et un peu cristallin de l'orgue, la lourde entrée de basse relayée par une batterie assez martiale, ensuite "I took a trip down to l'America, l'America l'America" etc... Si tu n'avais pas la pêche après.... Ecrivant cela je réalise que cela fait quarante ans que ce disque est sorti. Putain quarante ans déjà !

dimanche 22 janvier 2012

Une araignée de sommeil


Voilà
l'ombre cherche querelle à la nuit puis se dissipe dans l'obscurité. Ce Tout qui fait ton aujourd'hui demain ne sera Rien. Un corps, il y a encore un corps. A présent tu le considères avec une curiosité lointaine. C'est le tien pourtant. De plus en plus autre à toi-même. Et tu as du mal à t'y reconnaître. Bientôt tu seras son exilé. Mais cette idée précisément ne peut ni prendre corps ni pour autant s'en arracher. Parfois tu convoites la tendre et paisible lumière d'un jardin calme où t'abriter des songes ténébreux et des terreurs d'un autre âge. Tu les croyais tapies au fond des veilles armoires et les voilà qui s'invitent quand les joyeux convives ont déserté la table. Tu es seul parmi les restes et les miettes. Une voix murmure. Tu ne sais d'où elle vient.

samedi 21 janvier 2012

Mimi cracra (Rue Du Cloître St Merri)


Voilà
comme une photo du XXème siècle, une photo d'autrefois... Enfants des rues jouant devant des murs fatigués... Le skate-board a remplacé le ballon ou la boîte de conserves... les graffiti sont juste un peu plus sophistiqués... Mais quand même c'est vraiment un croquis parisien...

vendredi 20 janvier 2012

Un documentaire (pour en finir, j'espère)

Don't let me be misunderstood

Voilà
Oui, en finir j'espère une bonne fois pour toute avec cette affaire (qui ne semble en être une que pour moi), puisque même M.A. (qui n'est pas A.M. d'hier) habituellement si perspicace m'écrit "elle n'est pas antipathique cette femme qui commente ses photos, - il y a là, me semble-t-il un mélange de snobisme et de simplicité qui est assez singulier - et c'est plutôt intéressant ce qu'elle dit". Bon. Parfois on se sent très seul.

jeudi 19 janvier 2012

Un documentaire (Et aussi des commentaires)


Voilà,
je pensais à ça en passant devant la caravane de Madame Ranah la voyante de la place Denfert Rochereau. A cette histoire de film, de comment j'ai vu ce film, qui continue à me travailler. Et les questions sur ce que signifie voir, regarder, recevoir, prendre et comprendre... l'image, le son, le corps.... et l'histoire aussi... et le rapport à l'histoire, pas la narration, mais l'Histoire... comment un corps peut être assimilé à une époque (je ne parle pas des corps d'idole et des canons de beauté).  Quelqu'un - qui ne me connaît pas et que je ne connais pas physiquement, c'est le miracle d'internet on partage par écrit des questions et des doutes avec des inconnus - m'a dit que les gens parlaient comme ça, comme cette femme dans ces années là. Et moi tout à coup je me suis dit que, pour les gens qui ont des trucs à dire  aujourd'hui, j'étais d'un autre monde, d'un monde de choses périmées. Il faudra que je demande à C.C. (ah ! ce sont les mêmes initiales que ma fille) si je peux rapporter ses propos en ligne.  A.M. qui aime bien commenter les œuvres, et a un certain talent d'écriture écrire a bien accepté que je restitue son point de vue :
"La première chose qui m'a sauté aux yeux ou plutôt aux oreilles, c'est la voix et le débit alambiqué, tout en distance et pourtant incarné, de cette femme, débit presque flottant au-dessus de sa phrase, totalement irréel et constituant à lui seul, à mon sens, le détour. Ensuite j'ai remarqué une tension sexuelle affolante, entre cette femme et son ami ? son fils ? Une tension toute en suggestion, sinon ce ne serait pas une tension, mais fortement dérangeante. Est ce que tu me suis ? Ensuite une cigarette qui est fumée mais allumée seulement à la dernière scène. Enfin cette description hallucinante, quasi délirante de choses vues ou dites mais absentes pour le spectateur, à commencer par la description des couleurs d'un film noir et blanc. Ce qui m'a beaucoup intéressée ce sont des phrases qui traduisent en profondeur le mécanisme de la création, et pas seulement de la photographie : "il est toujours préférable de travailler avec le négatif de l'autre", "Une photographie personnellement pornographique mais publiquement décente", "c'est moi ou ce n'est pas moi, il ne faut pas poser la question", "un corps que je suppose le mien", "on ne sait jamais, passons "  Des phrases qui relèvent d'avantage de l'histoire de la photographie et qui viennent renforcer le caractère troublant de la scène "mon père à cet âge-là, je lui faisais confiance". Et surtout : "Le réel est imaginaire et l'imaginaire est réel". Ce film assume totalement la démence du créateur, jusqu'à l'appuyer de façon caricaturale dans des descriptions de paysages qui seraient des garages et des commodes et des soleils. Ça dit beaucoup de ce qu'est la création artistique et de ce qu'elle nécessite en perdition ou en démence, je ne sais pas le dire. Est ce que cela te semble trop caricatural ?" Cette amie a aussi ce qu'on appelle l'esprit d'escalier. Quatre heures plus tard (entre-temps elle a lu le post intitulé "Retouche"), elle précise " Par rapport à jeter un sort et à fasciner, j'ajouterai ceci "Mais les dieux ne sont pas des machines qui tirent des ficelles et qui pèsent le sort de chacun" P. Vidal-Naquet, Préface de l'Iliade. 
Mais comme l'escalier  de Ariane Mo. compte parfois plus de marches qu'elle ne l'imagine, elle me renvoie ceci, insistant pour que je publie cet addendum :
"la granularité vient dire le prisme du réalisateur. Mais est-ce de l'art dont il est venu nous parler ou de la folie ? Une chose est dérangeante ou témoigne d'un dérangement. Cette femme ne revient pas à la réalité après avoir créé. Elle semble toujours dans son imaginaire inversé du réel, dans son réel seulement constitué d'imaginaire. Quand elle parle de ses photos elle ne parle pas de comment elle les  faites, elle n'a pas de recul, elle continue d'être habitée par son processus de création ; elle est incarnée, ne pouvant plus se détacher de son geste. Le réel constitue pour elle une rive opaque qu'elle ne peut atteindre. Peut-être est ce pour cela que j'ai parlé de sa voix comme d'une distance incarnée. Elle est distante avec le réel, sa voix détourne l'objet du film, comme pour rendre compte du détournement de cette femme avec elle même. Elle est celle qui ne peut nommer son écart. Il n'y a pas de distance entre son imaginaire et son réel, pas d'opposition, pas de ramification donc pas de correspondance, pas de passage. Elle incarne la distance au réel, elle s'est distanciée du réel. Si créer est proche de la folie, cela ne supprime pas le réel. Cela s'y mêle parfois à s'y méprendre. L'art ouvre les vannes, vient créer en soi les conditions d'un éclatement, d'une déroute d'un déséquilibre, mais il contient un revenir, un retour. Il ne se substitue pas au réel. Pour devenir, l'artiste doit tenir son fil du revenir. Il s'agit de tomber, de creuser, de chuter, de plonger dans l'acte de créer qui est lui même diffus, mais il s'agit de revenir, de creuser l'écart entre le fantasme et le réel. C'est un emprunt, pas une seule confusion. Si l'artiste supprime la réalité, s'il perd sa capacité à objectiver, à différencier, à séparer ce qu'il est de ce qu'il fait de ce qui est de ce qui n'est pas etc... nous touchons effectivement à la folie. Il me semble que créer c'est naviguer entre le réel et l'imaginaire, c'est pouvoir naviguer, pas voyager. Naviguer en soi, en dehors de soi, en dedans. Si l'imaginaire s'empare du réel, si le réel ne dit plus rien de lui même, et si l'imaginaire n'est qu'une fonction détournée, alors effectivement nous sommes dans la folie. L'art est l'expression d'une folie, il contient la folie, il la détient, il l'approche, la traduit, il est à l'extrême limite, mais n'est pas une folie. Ce film ne montre qu'un seul prisme. Voilà pourquoi il me semble que cette caricature permet à l'auteur de donner un regard sur la création artistique mais surtout sur la folie. le regard du réalisateur penche mais ne se relève pas. cette femme parle de ce qu'elle a produit, de ce qui est passé, avec la même intensité que si elle était en train de le faire, ne donnant aucune ombre ou transparence à sa position." 
Bon là je ne comprends pas tout, et peut-être A.M. se laisse-t-elle aller à parler d'autre chose qui est hors cadre, hors champ et qui sait peut-être d'un autre film mais je la remercie pour son attention et cette généreuse contribution.

lundi 16 janvier 2012

Un documentaire (retouche)


Voilà
Ailleurs donc. Il faut y aller voir, puisque l'amie qui m'a fait découvrir ce documentaire m'explique que je me fourvoie et que pour sa part elle y trouve tout autre chose. Elle sait que cette femme qui fume beaucoup dans ce film est morte jeune (trois ans après le tournage) des suites d'une embolie liée à une insuffisance respiratoire décelée dès son enfance. Alors évidemment ce qui la touche, c'est aussi la vision d'une personne (vraisemblablement plutôt suicidaire en tout cas, dans le déni du mal qui la ronge) lentement travaillée par la mort, et les propos qu'elle entend sont forcément passés au filtre des informations dont elle dispose. Je fais des recherches. J'apprends que la photographe est aussi née bilingue, et qu'elle en serait venue à perdre sa langue maternelle, jusqu'à la confondre avec l'anglais. Est-ce cela qui explique l'étrangeté de ce français tel qu'il s'énonce dans le documentaire et qui, de prime abord, m'apparaît comme un marqueur social ? Je note aussi que, durant les trois dernières années de sa vie, elle a tenu un journal. D'après les extraits que j'en lis il me semble d'une qualité littéraire incontestable. L'écriture en est aussi novatrice que ses photos. Pourtant regardant de nouveau le film de Jean Eustache qui s'appelle donc "Les photos d'Alix", Le film aurait plutôt du s'intituler "Alix et ses photos", car malgré la petite entourloupe que représente le décalage entre les images et leur commentaire, et qui pour son auteur constitue sans doute la trouvaille du film - d'ailleurs à ce sujet on peut se demander si l'idée préexistait avant, ou si cela s'est inventé au montage (de même que pour Alix Cloé Roubaud la phase la plus importante du travail était le tirage) -, malgré cette astuce donc, ce qui prend toute la place dans l'espace du film c'est cette femme, sans doute fascinante pour le réalisateur, et non les images dont elle parle. Fasciner c'est au sens étymologique, non seulement charmer mais jeter un sort. Et tout se passe comme si le réalisateur n'était parvenu à maîtriser son sujet (les photos), et s'était laissé déborder par "l'interprétation" (au sens du jeu) de la photographe, comme si - et cette anomalie est troublante - lui avaient échappé toutes les connotations (je reprends à dessein un terme très en vogue à l'époque) qu'une personnalité singulière et sans doute plus complexe qu'elle n'y apparaît ne manque pas de suggérer. L'artiste, dans l'espace et le temps du film, se trouve donc ainsi réduite à la caricature d'une représentation sociale. On dirait presque un personnage à la Rohmer. C'est d'autant plus surprenant que deux auparavant, dans "Une sale histoire", Jean Eustache filme l'écart qui existe entre un récit rapporté par celui qui l'a vécu, et le même récit raconté par un comédien, interrogeant ainsi avec finesse ces notions de présence et d'interprétation et montrant en quoi elle contribuent à modifier la compréhension d'un événement. 

dimanche 15 janvier 2012

Un documentaire



Voilà
le sujet a tout pour m'intéresser. Et son traitement paradoxal devrait me séduire. Une photographe commente ses images d'un certain point de vue. Mais quelque chose tout au long du film fait écran, qui précisément ne relève pas juste de l'image et en quelque sorte la déborde : un timbre de voix et un phrasé qui dénotent non seulement l'appartenance à la haute bourgeoisie mais aussi son enracinement dans celle-ci. Une sorte d'arrogance compassée, teintée de suffisance et de mépris qui caractérise cette classe sociale. Mais en l'occurrence dans "le genre artiste". L'auteur de ce documentaire est un grand cinéaste. S'amuse-t-il avec les codes ? Car il est clair qu'au bout d'un moment, le sujet n'est plus, ne peut plus, à mon avis, être uniquement ce qui se joue du rapport entre le texte et les photographies. Ce qui s'impose c'est le corps bourgeois tel qu'il s'exprime par le langage et ce style si particulier qui est "le style du pouvoir, même si le discours se veut à l'opposé de ça. Cela suscite en moi une réaction viscérale de violent rejet. Quelque chose de sauvage dont je ne m'explique pas l'intensité, et qui m'effraie cependant quand je songe à toutes les horreurs commises et qu'on a tenté de justifier au nom de la lutte des classes (il n'est de lutte qui ne se fasse sans haine). Quoiqu'il en soit, ce comportement, cette attitude vus dans le film obèrent ma capacité d'appréciation et ma faculté de jugement. Car ce qui prime, c'est encore l'image du corps. Une pensée c'est avant tout un corps qui l'exprime. Et ce corps là, ne me dit rien de bon en ce qu'il exhibe de façon quasi obscène (c'est à dire au devant de la scène) le discours de la classe dominante. D'une certaine façon le propos est occulté par le sujet. Le film parle de quelqu'un qui commente autre chose que ce qu'il montre. Et ce qui m'est donné de voir est encore ailleurs.

samedi 14 janvier 2012

Transport



Voilà
"Cherche à voir en toute chose quelque chose que personne n'a encore vu et auquel nul n'a jamais songé". Cet aphorisme de Lichtenberg convient à cette photo fabriquée dans un autobus, où le regard cherchait autant à fuir l'ennui qu'à donner un sens à ce déplacement. Contempler d'un œil neuf ce qui, si souvent et depuis si longtemps n'a été qu'aperçu, s'émerveiller de sa trivialité et dans le change des formes y trouver un autre mode de transport.

mercredi 11 janvier 2012

Miracle à Lourdes



Voilà 
d'autres encore qui s'accrochent aux grilles... Le type au fond en blanc s'était déjà hissé sur le parapet. Le petit chauve à lunettes s'apprêtait à faire de même pour mieux voir la procession dans l'enceinte de la basilique. Quant à moi avec cette apparition au premier plan, ce n'est pas, vraiment pas à la vierge que j'ai songé. Pardonnez moi seigneur car j'ai beaucoup péché en pensées en actions et en paroles. Mais le vrai miracle ce jour-là, fut que nous trouvâmes à nous garer gratuitement. (shared with the weekend in black and white - weekend street reflections - souvenir - happy tuesday)

mardi 10 janvier 2012

Absorbés



Voilà
je ne sais plus ce que ces gens regardent. Un défilé sans doute. Ou le roi de Zanzibar. C'était il y a longtemps. Au XXème siècle. La grâce de la photo fait qu'ils regardent encore au présent et pour toujours. Enfin "toujours" elle est bien bonne celle-là quel optimisme ce n'est pourtant pas le printemps me voilà en pleine efflorescence délirante. Les spectateurs. Je les aime bien moi les spectateurs en général. Je ne me lasse pas de leur air absorbé. Ils me font penser à cette phrase de Kafka : "le regard ne s'empare pas des images, ce sont elles qui s'emparent du regard. Elles inondent la conscience". Alors qu'on veuille s'accrocher ainsi aux grilles, peut-être au prix de contorsions parfois douloureuses, juste pour inonder sa conscience, voilà qui me réjouit.


mercredi 4 janvier 2012

Marilyn


Voilà
un demi-siècle est passé. De Marilyn, ne doivent plus guère rester que les os. Pourtant sur Marilyn, il y a toujours quelque chose de neuf à dire. Ainsi maintenant on lui découvre "une intelligence à fleur de peau". La notion d'intelligence c'est déjà quelque chose qui ne va pas de soi, ça appelle un certain nombre de précisions. Mais la localiser hors du cerveau là c'est vraiment une trouvaille. Un peu vintage tout de même, car on a aussi longtemps pensé que le cœur en était le siège. Mais c'est bien tenté : "la bombe sexuelle cachait une intelligence à fleur de peau" Ça c'est accrocheur. La prochaine fois que j'irai chez le coiffeur, j'espère que ce numéro y sera encore. il faut se tenir au courant les choses vont si vite de nos jours... Ils commencent fort cette année à Paris-Match. J'espère qu'ils en gardent encore un peu sous le pied tout de même, l'année ne fait que commencer et question conneries elle risque d'être chargée

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