mardi 25 janvier 2011

Carquefou

 
Voilà
un de ces lieux impersonnels où l'on peut tout à coup se sentir terriblement seul et démuni. Trente balles de taxi depuis la gare de Nantes, pour arriver à Carquefou dans un hôtel en travaux, qui sent l'enduit et la peinture et dont les couloirs recouverts de bâches en plastique ne sont pas très accueillants. La chambre est conforme  au standard idéal conçu pour ce genre d'endroit : des murs blancs légèrement crépis, une large fenêtre donnant sur un paysage de zone commerciale, un écran plat de télévision, un lit vaste et même un canapé. Sinon les inévitables bouches d'aération et la penderie  à l'entrée où je n'accrocherai rien. Le restaurant abominablement triste, avec ses murs verdâtres décorés de photos de bananes, cerises et fraises géantes qui dans ce contexte en deviennent presque effrayantes, exsude une impression de lassitude et de morosité que confirme le pas nonchalant des garçons de salle et leur peu d'empressement à passer les commandes. Ils ont néanmoins l'œil goguenard car non loin de moi dîne un couple de belges d'une cinquantaine d'années qui semble beaucoup les amuser. Lui, en s'alimentant, consulte son ordinateur, sans vraiment regarder sa femme qui, parce que son mari ne l'écoute même pas, interpelle de temps à autre le serveur pour formuler ses appréciations sur la qualité du plat qu'elle consomme ou du liquide qu'elle ingurgite. J'essaie de vivre ce moment comme une expérience, mais la médiocrité de mon repas, en constitue déjà une que mon estomac pourrait bien me reprocher d'ici quelques heures. J'essaie de trouver du réconfort dans cette pensée de Jules Renard :  "la vie est courte écrivait-il mais l'ennui l'allonge cependant et aucune vie n'est assez courte pour que l'ennui n'y trouve sa place.

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