samedi 24 septembre 2011

Format SX 70


Voilà
j'ai un rapport totalement fétichiste au format Polaroïd SX 70. D'une certaine façon peu importe l'image dans le cadre, ce qui m'émeut c'est précisément le cadre. Il y a trente ans déjà, je fabriquai des faux Polaroïds en inscrivant des photos trafiquées, des collages dans cet enclos. 


J'aimais l'idée de concevoir des instantanés d'un temps qui n'existait pas. Et puis la machine, l'objet était magnifique. Je me souviens  du film de Wenders "Alice dans les villes" et de Rudiger Vogler prenant des polaroïds dans les rues de New York. C'était nouveau cet aspect ludique et immédiat. Le côté mécanique, et le développement en plein air, la légère attente de l'apparition préservaient encore un peu de lenteur dans cette vitesse toute relative au regard de celle qui aujourd'hui nous aliène et nous assigne à une immédiateté presque contrainte.  Et puis il y avait aussi cette possibilité de bidouiller les tirages. On pouvait mettre la photo au congélateur pour interrompre l'émulsion afin d'obtenir des couleurs pastel. Ou bien on la faisait chauffer au dessus d'un grille pain et l'on intervenait à même la surface avec une spatule pour déformer le sujet. Ralph Steadman le célèbre dessinateur anglais a fait un album intitulé "Paranoïds" qui utilise ce procédé. Maintenant on fait tout aussi bien avec la fonction "doigt" d'un logiciel de traitement d'image.


Avec les nouveaux procédés, la variété immense des applications I-phone, on peut retrouver le plaisir facile de l'image immédiate et celui du traficotage. Bien sûr, l'objet même à disparu, son relief, son côté périssable, mais le charme demeure, et la fascination aussi.

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